Le Salon “Art en Capital” 2012, (Paris)

ARTISTES ET OEUVRES

En 1900, le Grand-Palais, salon d’exposition fut inauguré par deux grandes manifestations: “La Centenale”, rétrospective de l’art français du 19e siècle et “La Décennale”, consacrée aux créations des artistes de la dernière décennie. Les œuvres de Rodin, Ingres, Delacroix, Courbet, des impressionnistes tels que Monet, Pissaro, Renoir, Degas etc… sont à l’origine de l’histoire des expositions du Grand Palais dans l’énorme salle surmontée d’une verrière. Il est probable que peu de personnes à cette époque pouvaient soupçonner que la peinture du XXe siècle du monde entier passerait sous cette voûte en verre. Les murs ont vu Cézanne, Picasso, les voix de Chagall et Modigliani y retentirent, leurs œuvres y résonnèrent… L’aura et l’énergie de ce lieu sont colossales. Il est primordial de le visiter la veille et non le jour d’un vernissage, au moment de l’accrochage, quand le salon est immense et vide. Les rangées de tableaux qui s’alignent le long des murs dans la pénombre des lumières de veille sont muettes, elles s’animeront demain. Dans le silence, seuls résonnent les pas de ceux qui accrochent, le ciel nocturne de Paris plane au dessus des têtes,  quelques ombres se meuvent.
•  Le salon “Art en Capital” 2012 a de nouveau fait preuve d’un travail de haut niveau de la part du jury quant à la sélection des œuvres. L’exposition est composée de travaux de professionnels, libérés du bazar amateuriste des art-shows actuels. Elle donne une impression d’accord et de force. La présence importante d’artistes venus du monde entier ajoute à cette manifestation non seulement un statut international officiel mais elle la place aussi parmi les forums annuels mondials les plus importants de l’art. Cette année, les nombreux artistes japonais et russes traditionnellement porteurs d’une haute culture artistique  témoignent de l’influence de plus en plus significative du salon dans le monde. En dehors du caractère multiethnique de l’exposition, les aspects stylistiques étaient frappants. Débarrassée des déchets du pop-art l’exposition ne paraissait pas trop hétérogène. Il est encore prématuré de parler de l’apparition d’un grand style mais on ne ressentait déjà plus de tendances centrifuges. Peut-être la mode mondiale d’un style provocateur arrive à sa fin, une aubaine pour l’art contemporain.
•  Cette fois encore le salon a révélé ses anciens maux. En premier lieu, la crise du genre figuratif s’éternise. Les compositions figuratives sans vulgarité et d’un bon goût artistique restent rares. L’emprise de Munch et de Klimt s’est révélé être étonnamment solide et retient avec force les artistes contemporains dans les limites des réalisations artistiques du milieu du siècle précédent. Les  nombreuses années passées à résoudre le problème de la modernité par des recherches stylistiques en dédaignant la quête de nouvelles significations sont peut-être responsables de cette facétie. A cet égard, on préfèrera la partie graphisme et surtout la sculpture. On y voyait poindre le 21e siècle. Parmi les toiles, notre époque et notre vie actuelle étaient à peine perceptibles. L’ironie du sort veut que cette salle précisément soit devenue célèbre grâce à l’extrême modernité des tableaux de Monet, Degas, Renoir, Toulouse-Lautrec qui pulvérisèrent un jour un académisme diététique. Ne serait-il pas temps de se souvenir de ces traditions?
•  Parmi les œuvres présentées par les artistes russes, celles des aînés (G. Siprochvili et E. Iali) ressortaient d’avantage. Le portrait plein d’humour d’un paysan géorgien (“Na possochok’) et le paysage russe avec un espace cosmique en raccourci (“La steppe”) s’accordaient à merveille à ce salon parisien. Le grand succès remporté par l’artiste A. Vostretsova qui reçu la médaille d’argent pour un sujet classique “La Bayadère” fut un moment de joie pour tous les participants russes. Le tableau “Coffeemania” de A. Filippova-Kargalskaia a attiré l’attention par sa chaleur moscovite. Les métaphores scéniques de R. Sharafutdinov et de A. Shustov étaient intéressantes ainsi que l’impressionnisme de A. Faïvissovitch. Les artistes russes à Paris c’est aussi une tradition, depuis longtemps oubliée mais pas disparue.
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Pour voir les œuvres des artistes ayant exposé au Grand-Palais consultez la page EXHIBITIONS. Pour voir les photos de l’exposition regardez dans PHOTO ESSAY.
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